Dormir dans le désert de Jaisalmer, une nuit inoubliable dans le Thar
Probablement l’une de nos villes préférées en Inde. Jaisalmer, la cité dorée du Rajasthan, nous a émerveillés par ses couleurs, son ambiance unique et son architecture digne d’un décor de cinéma. Mais ce qui restera gravé dans nos mémoires, c’est surtout notre nuit dans le désert du Thar.
Nous avons eu la chance de passer deux jours et une nuit dans le désert du Thar, situé à quelques kilomètres de Jaisalmer. C’était une expérience enrichissante mais également contrastée.
On ne s’attendait pas à voir un désert en Inde pourtant, le désert du Thar est bien réel et il s’étend du nord-est du Rajasthan jusqu’au Pakistan, pays frontalier à l’Inde. Sa superficie fait plus de 200 000 km2, soit environ un tiers de la France. Surnommé le grand désert indien, il détient le statut de désert le plus peuplé au monde.
Comment se rendre à Jaisalmer ?
Nous avons rejoint Jaisalmer depuis Udaipur, une ville que nous vous recommandons chaudement. C’est d’ailleurs là que nous avons dit au revoir à la famille de Clara et commencé notre voyage à deux, en mode baroudeurs.
🎟️ Pour ce trajet, nous avons opté pour un bus de nuit réservé via une petite échoppe locale, au même prix que sur RedBus. Le trajet s’est très bien passé : couchettes confortables, nuit paisible, et arrivée au lever du soleil pile pour explorer la ville dorée.
À noter : beaucoup de voyageurs arrivent à Jaisalmer en train depuis Jodhpur, mais on aurait vraiment regretté de ne pas voir Udaipur.
Choisir son excursion dans le désert
Faire une excursion dans le désert de Jaisalmer est souvent le point d’orgue d’un voyage au Rajasthan. Mais très vite, des questions se posent : le bien-être des animaux, les risques d’arnaques, ou encore des prestations décevantes, mal organisées. On avoue que tout cela a failli nous décourager. On a hésité jusqu’au dernier moment, en se disant qu’on verrait bien une fois sur place. Et comme souvent en Inde, les choses se font naturellement…
À peine descendus du bus, plusieurs personnes nous accostent pour nous proposer des camel tours, avec plus ou moins d’insistance. On prend le temps d’écouter, de comparer, mais sans s’engager.
Arrivés dans notre hébergement, on sympathise rapidement avec le propriétaire, très chaleureux. Il nous parle de l’excursion qu’il propose. Son offre est claire, les prix sont cohérents, et surtout, on sent que c’est quelqu’un de confiance. La chambre est propre, on se sent bien dans ce petit hôtel familial. Et puis, on garde la chambre sans supplément pour laisser nos affaires pendant la nuit dans le désert. C’est pratique. Honnêtement, on opte pour cette solution plus facile, avec l’espoir d’une belle aventure.
L’aventure à dos de chameau




En milieu d’après-midi, on retrouve nos hôtes devant la Guest house. Après un rapide trajet en moto à travers les ruelles de la vieille ville, nous embarquons dans une jeep. À bord : un couple d’Indiens, une Coréenne et un Italien. C’est ce genre de mélange qu’on aime en voyage : chacun a son histoire, sa curiosité, et très vite les échanges sont naturels.
Après environ une heure de route, nous voilà arrivés aux abords du désert de Thar. Le sable à perte de vue, quelques arbres épars, le ciel d’un bleu intense… et nos chameaux qui nous attendent calmement, déjà harnachés. Chacun se voit attribuer sa monture, son guide et l’aventure commence
La montée sur le chameau est plutôt… particulière, surtout quand l’animal se redresse d’un coup en basculant d’avant en arrière. Une fois en selle, on se balance doucement au rythme de sa démarche, entre stabilité et déséquilibre. Le désert nous entoure peu à peu, la jeep est loin derrière, et le calme devient absolu. Le sable devient plus fin, plus doré, les collines apparaissent, douces et mouvantes.
À noter : le désert n’est pas totalement vierge — on aperçoit parfois des éoliennes à l’horizon, ce qui peut briser un peu l’image carte postale.
Soirée au cœur du désert
Après une heure ou deux de balade, nous atteignons notre campement pour la nuit. Pas de tentes ni de bungalow : juste le sable, un feu de camp, et des lits de camp installés à la belle étoile.
Tandis que l’équipe s’occupent de nous préparer un repas traditionnel indien, nous explorons les dunes, les pieds dans le sable encore tiède. On grimpe, on dévale, on rigole, on prend des photos puis on s’installe au sommet d’une dune pour admirer le coucher de soleil.
On craignait de tomber sur une « autoroute à touristes » tant l’offre d’excursions est importante, mais les groupes sont bien répartis dans le désert. Une sorte d’organisation tacite entre les prestataires assure une certaine tranquillité. Les guides veillent au grain : lorsque nous nous sommes approchés d’un autre camp par mégarde, un guide nous a rapidement invités à faire demi-tour. Un petit sentiment amer nous a traversés, celui de ne pas pouvoir explorer le désert à notre guise, vite remplacé par la compréhension : grâce à ce système, la tranquillité de chacun est préservée et l’impression d’être seuls au monde renforcée.
Le repas est simple mais bon : frymes, légumes, lentilles, riz et chapatis faits sur place. On discute tous ensemble autour du feu, dans une ambiance douce et conviviale.





Dormir à la belle étoile dans le désert
Et puis vient le moment magique : lever les yeux et découvrir un ciel étoilé parfaitement dégagé. Et quelles étoiles ! Loin de toute pollution lumineuse, le ciel du désert est d’une pureté incroyable. On distingue la Voie Lactée, des constellations entières.
On s’installe dans nos lits de camp, bien calés sous les couvertures à contempler ce ciel incroyable. On s’endort tranquillement, bercés par le silence du désert ponctué par le doux crépitement du feu de camp. C’est notre première vraie “aventure” de ce tour d’Asie, et on est aux anges.
Mais dans la nuit, quelques gouttes sur nos visages nous réveillent. Une pluie, ici, au milieu du désert ?! Ça semble irréel. Pourtant, ça se confirme. En quelques minutes, une averse s’abat sur nous. Pas le temps d’hésiter : on attrape nos affaires et on court se réfugier dans une petite cabane de fortune, prévu visiblement « au cas où » et pour stocker le matériel entre les excursions.
Nous voilà donc tous serrés les uns contre les autres sur le sol, encore à moitié endormis, humides, emmitouflés dans nos couvertures. Dehors, l’orage gronde au-dessus des dunes, dans une ambiance à la fois absurde et mémorable. Qui aurait cru vivre un orage dans le désert du Thar ? Une scène complètement improbable. Et pourtant, c’est ce genre de moment qui rend un voyage inoubliable.
Au petit matin, la lumière revient doucement. Un Chai chaud entre les mains, on observe le lever du soleil sur les dunes. Le désert s’éveille dans un silence paisible, les chameaux s’étirent, les premiers rayons réchauffent nos visages.
Nous reprenons tranquillement la route, cette fois un peu courbaturés, mais avec des souvenirs plein la tête. Après quelques heures de marche à dos de chameau, nous rejoignons la route et notre jeep pour rentrer à Jaisalmer. L’excursion s’achève, mais l’empreinte qu’elle laisse est durable.



Infos pratiques pour organiser votre excursion dans le désert
- Où dormir à Jaisalmer ?
Nous avons séjourné à Diamond Guest House, notre hébergement préféré en Inde, avec un très bon rapport qualité/prix. L’accueil y est chaleureux, et le propriétaire nous a organisé l’excursion dans le désert directement. - Combien coûte une excursion ?
Environ 2500 roupies par personne (30€), tout compris : transport en jeep, promenade à dos de chameau, dîner, nuit dans le désert, petit-déjeuner, eau, et retour le lendemain matin. - Faut-il réserver à l’avance ?
Pas forcément. Il est possible (et même préférable) de comparer les offres une fois sur place. Faites confiance à votre hébergement si le feeling passe bien. - Comment s’habiller ?
Vêtements légers et couvrants pour le jour, habits chauds pour la nuit. Casquette, lunettes de soleil et crème solaire indispensables. Le désert du Thar peut être très chaud le jour et frais la nuit.
Alors, faut-il faire une excursion dans le désert à Jaisalmer ?
Tous les tours ne se valent pas. On regrette un peu d’avoir suivi l’itinéraire classique, alors qu’il est aussi possible de visiter des villages du désert et découvrir la culture locale. Notre expérience était surtout centrée sur les paysages et la balade à dos de chameau.
Par ailleurs, la présence d’éoliennes contraste avec le paysage et nous rappelle que la civilisation n’est jamais très loin, même au milieu des dunes.
Enfin, la question du bien-être animal reste délicate. Monter sur un chameau nous a un peu gênés, même si ceux que nous avons côtoyés semblaient bien traités. Il est important de garder un œil critique et de bien choisir son prestataire.
Malgré tout, cette aventure restera l’un des moments forts de notre voyage. Un mélange de beauté brute, de rencontres, d’inattendu et d’émotion.
Visiter Jaisalmer et plus particulièrement le désert du Thar ne laissera personne indifférent, c’est une aventure unique en son genre que nous ne regrettons pas.